 Bannières
au vent de Toulouse !

Les stands regorgeaient de nouveautés.

C'était avant tout la fête au mono-fil.

Mais les décorators étaient là

et la relève chez les filles...

et les garçons est assurée

Girouettes et ciel bleu

Quel plateau, dans le ciel et sur terre

Pingouin et sa famille

Et tournez manège pour 2001
|
"Nous étions 10 en
1986 et nous sommes 500 en l'an 2000" aurait pu dire Gérard
Clément, l'organisateur, en parodiant Corneille.
Comme chaque année, depuis 14 ans, Berck recevait les cervolistes et leur
cortège d'objets volants.
Ce rassemblement n'est plus à présenter tellement sa renommée est
grande dans le monde entier. Ces dix jours furent d'une grande intensité
et le soleil revenu, le dernier week-end en fut l'apothéose.. Le
thème de cette année était "le cerf-volant à travers le
siècle" et le spectacle en fut à la hauteur, accompagné sur terre
et dans le ciel par une pléthore de bénévoles venus se faire plaisir et
démontrer que le cerf-volant statique et pilotable a encore quelques
siècles devant lui.
Plusieurs dizaines de milliers de spectateurs étaient venu les applaudir.
les embouteillages aux entrée et sortie de la ville, ainsi que les chaînes
devant les boutiques, les restaurants et les buvettes en ont fait foi.
Pour celui ou celle qui a connu et accompagné cet évènement depuis ses
premiers balbutiements, il est toujours difficile de dire "c'était
le plus beau", car cela a été dit les années précédentes et sans
doute que le suivant du début du 21ème siècle nous apportera encore
quelques surprises, telles que Gérard Clément peut les imaginer.
Au fil des jours, nous avons pu croisé ceux qui font la renommée de
notre passion :
- Pour les statiques : les Cassagne, Fabre, Bova, Ferment, toujours
fidèles et les nombreux anonymes ont enflammé le ciel de l'aube à très
tard pour les vols de nuits.
L'imagination était encore au rendez-vous (les longues heures de
recherche et de travail (trouvaille) aussi.
- Au sol le spectacle était aussi impressionnant, parsemé qu'il était
de montres fantastiques et d'éoliennes au forme et au chant très
recherchés.
Une troupe de danseuses ont également, durant le spectacle, rythmé de leur
danse les différentes années évoquées.
- Les pilotables n'étaient pas en reste et nous avons pu voir évoluer
quelques un des meilleures équipes du moment, comme le toujours vaillant
team "Impossible", pilotant les nouveaux tramontana 2000 ou
encore "Overdrive", les champions de France, toujours sur Black
Bird, dans un ballet à couper le souffle, et sans doute leurs successeurs (ils
en ont les moyens) "Tame Bird", en constante recherche de
pilotage à plusieurs. La paire anglaise "Evolver" fit une
timide apparition le dernier dimanche après midi. Les multi-lignes n'étaient pas en reste avec les toujours excellentes
prestations des légendaires "Décorators". Les "FLIC"
de Toulouse étaient également de la fête avec la future maman. Mais
le spectacle et l'enthousiasme étaient aussi parmi la foule de
cervolistes anonymes venus se retrouver de toute la France et se passer
les nouvelles et les derniers potins. Aller à la rencontre de l'autre
était sans doute le cas pour la majorité d'entre eux et surtout de ceux
qui ayant échangé des centaines de messages sur ce nouveau média qui
est Internet voulaient coûte que coûte se voir (vous retrouverez
l'anecdote du Rokkaku jaune sur le très bon site de notre ami Didier).
Pour se faire, je laisse la plume à Jean-charles Desquiens qui a très
bien décrit l'ambiance du dernier jour :
Arrivée vers les 10 h, plantage de la tente (un pavillon médiéval fait avec
des bâches plastique bleues et grises) et des bannières dans les limites de
l'aire de démonstration. Toute l'équipe des Tatoueurs du Ciel est là : Eric
n°1, Denis, Philippe, Jean-Jacques, Eric n°2, Simon, Julien et votre serviteur, tous avec femmes et enfants. Bref, un petit parc animé.
Première chose : aller dire bonjour. Faire le tour des stands. Arrêt au stand Cavaliers du Ciel. Alain Jouny ne me reconnaît pas tout de suite : "Je
te voyais plus grand". Et non, je suis petit. On embraye le sujet principal
le cerf-volant. Le Rialto a déjà évolué, a gagné un peu de creux au niveau
du nez. Un des deux Michel de la paire du même prénom me dit : "tiens, il
existe un nouveau bridage pour le Rialto". "Ah bon", fais-je, étonné et intéressé (car, vous l'avez devinez, chers lecteurs, que je possède
également un Rialto), "un nouveau bridage ? Et comment fonctionne-t-il ?".
"C'est tout simple," me répond Michel, "c'est passer le bridage turbo en trois points sans le démonter". "Comment cela est-ce possible !,"
m'écriai-je. Et là dessus, il me fait la démonstration sur mon cerf-volant.
"Et le passage en trois points est plus intéressant quand tu fais des figures freestyle et il est moins tractif par grand vent. Si tu souhaite
revenir en turbo, tu n'as que quelques gestes à faire. Va voler et teste la
différence." Je le remercie de son geste et de ses conseils et je me dirige
vers la plage tout heureux. Là, je déchante. Non pas à cause de mon appareil mais ceux des autres. Car
Berck, c'est la fête du cerf-volant, donc de tout le monde, des grosses pointures comme Overdrive comme pour le môme qui vient de se faire offrir
son premier CV par sa grand-mère adorée (et que même c'est pour cela qu'il a
voulu venir). Trouver de la place, c'est dur et quand on en a trouvé une, il
faut essayer de la garder tout en évitant le CV du môme de derrière, une
paire sur Matrix qui s'entraîne, un fou furieux en char balayant tout sur
son passage emmenant avec lui statique, Révo et autres engins munis de lignes (désolé, il y a des cons partout, même en traction). Bref, je réussis
à me trouver une fenêtre grand comme un mouchoir de première communion. A
partir de là, il faut quand parler du vent, moteur essentiel apportant l'énergie pour faire fonctionner les objets volants très identifiés,
quoique. Il était un peu fort, dirais-je. On nous annoncé vers 11 h que Météo France prévoyait force 6 dans l'après-midi. Mais de temps en temps,
les rafales prévues étaient déjà arrivées sur Berck. Pour une fois, Météo
France était dans le vrai, voire avec un peu d'anticipation. Mais l'effet
annoncé par Michel (hé, oui, c'est toujours la suite de l'épisode Rialto) a
été vérifié mais ce n'était pas le jour des tests poussés. On pose le tout
et on va aller au bord de l'eau (je sais, c'est loin, mais là, on n'embête
personne) où Eric n°2 essaye son char perso avec une Nasa. Ce sont des débuts prometteurs. Quelques virages trop appuyés, ce qui occasionne une
éjection précoce et non voulue du fauteuil, mais bon, il faut un début à
tout.
Sur ce, midi est passé, les enfants nous rejoignent avec la phrase célèbre
"Papa, maman nous envoie pour te demander :"c'est quand qu'on mange ?". A cela, point de détour, pas de décodage. Pour ceux qui ne connaissent pas ce
langage, cela veut dire : "Aller dire à Papa, qu'il est l'heure de se mettre
à table". Car dans une famille comme la mienne, même manger des sandwichs
sur une plage, c'est quand même se mettre à table. C'est le côté tribal qui
ressort, se regrouper autour d'un feu virtuel pour manger son jambon-beurre
avec entrain.
Après le repas formidable, sieste en attendant le spectacle. Car on se doute
bien qu'il va y en avoir un. Il y a une aire avec une grande ficelle blanche
en guise de barrière et à l'intérieur des gens s'affairant à des ficelles,
des nœuds et j'en passe. Sur ces mots, Jules Dujardin vient me trouver en me disant :"Y-a des gens
qui veulent te voir". "Ok, je te suis", lui répondis-je. On se dirige vers
le stand des Cavaliers et c'est tout naturellement Jean-Paul Conné, Valérie
Le Pottier, Nicolas Poursin, et Jean-François Semma rassemblés autour d'une
discussion. Une photo pour l'occasion est faite : comme convenu sous un rokkaku jaune (attendez de voir les photos pour comprendre). Réunion très
conviviale de la FFJP tout en se gaussant d'un stand fermé. En effet, tous les stands étaient ouverts, proposant aux chalands à qui un
cerf-volant, à qui une bonne adresse, à qui de bons conseils, tous étaient
ouverts, même qu'un magasin proposait à la vente quelques luges au cas où il
neigerait. C'est pour vous dire qu'ils étaient prêts et heureux d'être là.
Et ils avaient mille raisons, vu qu'il y avait mille fois cent personnes
venues voir "le cerf-volant". Et bien, mes chers lecteurs (au fait, vous êtes toujours là ?), un seul stand proposait au public son aspect le plus
moche, son côté "je suis fermé et je vous em...". Ce stand, mesdames, messieurs, c'était celui de la Fédération Française de Vol Libre, plus
connue sous le sigle FFVL, fédération reconnue par un ministère, chargé de
faire la promotion d'un sport nouveau, le cerf-volant ; d'aider les clubs à
organiser des compétitions. Sa place est auprès du grand public et pour une
fois que ce public était présent et conséquent, on laisse le stand fermé.
Pour un stand commercial, j'ai cru comprendre que la location pour la quinzaine tournait vers 20.000 francs. La FFVL a décidé de faire des
économies : elle a payé 20.000 balles pour garder son stand fermé le dimanche 9 avril où la jetée bordant la mer était noire de monde. Honte à
elle. Et dire que j'y suis adhérent. Il doit y avoir un côté maso chez moi.
Après de bons échanges, les pilotes virtuels ne l'étant plus, je me proposait de retrouver mon club pour assister aux démonstrations. Le Berck
2000 restera dans les annales. Le tout était basé sur un siècle de cerf-volant, mariant à la fois défilé de voitures anciennes et musique
animée par le club de danse de Berck où demoiselles et jeunes garçons (où
demoiselles déguisées en garçon, je ne sais plus, veuillez m'excuser pour ce
manque de vérification des sources) évoluaient sur des musiques servant de
jalons à l'histoire de ce siècle (dont on ne verra que la fin le 31 décembre
2000 pour clore les débats tout de suite). En même temps, cerfs-volants de
toutes tailles et de toutes formes s'envolaient, essayant de coller au discours (un peu monocorde) du
présentateur. Le tout était judicieusement
entrecoupés d'interludes élégamment occupés par des membres des
Décorators en Revolution , des teams ont rivalisé de virtuosité comme Overdrive ou
Tame Bird . Pas une fausse note, pas un temps mort (où alors, cela ne s'est pas vu et c'est le principal).
L'après-midi s'achève, le vent se calme un peu. Le soleil commence à se
noyer dans l'eau d'une mer étale. Les spectateurs, par petites grappes, gravissent les marches du retour,
lentement, presque à regret, certains se disant :"C'est sûr, demain, je m'y met", objectif visé par les organisateurs
de cette manifestation, majeure par son ampleur et son impact.
Jean-Charles et Jean-Paul
|